Quelques réflexions à l'heure du départ

• 272.387 : Le nombre moyen de kilomètres parcourus par jour pour un magnifique total de 8444 kilomètres en 31 jours. Franchement, c'est trop. Je sais que je ne pourrais pas être chauffeur de taxi ou camionneur, car un tel nombre m'a épuisé, et ce, même quand on se dit que Morgane a dû conduire entre 1000 et 1400 de ces kilomètres. Cela dit, cela valait la peine.

  
  

• Ce voyage était un projet de fou dont je ne réalisais pas l'ampleur, mais un voyage que je referrais demain matin. Très honnêtement, je crois que personne n'aurait pu réellement planifier. De l'état des routes de brousses (et aussi des autoroutes) au Botswana aux routes plus pépères (encore que) de la Namibie, en passant par le camping sauvage en plein parc de la Moremi, rien de tout ce que nous avons fait aurait pu être anticipé. Cela aura donc été l'occasion de se découvrir un peu plus à travers tout ça.

  
  

• Voyager avec Morgane est plus facile que voyager seul. Bon, c'est une évidence et je dois quand même admettre que certains moments où j'étais seul dans mon 4x4 (à Chobe, Mahango et Etosha) étaient franchement géniaux. Le fait de pouvoir simplement observer des animaux sans penser à rien autre chose qu'à ce qu'on voit (bon, et qu'aux réglages caméra) est un luxe que j'ai particulièrement apprécié. Cela dit, la planification quotidienne, l'encouragement mutuel, le partage des responsabilités, l'entraide et le fait de pouvoir passer du temps ensemble demeurent des moments forts de ce voyage.

  
  

• Je referais le Botswana demain matin, mais ne retournerais probablement pas en Namibie. C'est étrange, dans un sens, car la Namibie était le souhait d'origine. Cela dit, le côté touristique des lieux et parcs (en d'autres mots, le fait que tout semble aménagé pour faciliter la vie des touristes) m'a souvent déplu. Le Botswana, quant à lui, demeure plus sauvage et demande une exploration plus franche et directe. La conduite y est également souvent plus difficile. Si le Botswana peut fatiguer davantage, je trouve que les joies en sont décuplées. Et puis, il y a quelque chose de franchement chouette dans le fait de devoir travailler pour son plaisir.

  
  

• L'empreinte écologique est fort probablement inacceptable. On ne fait pas un voyage en avion suivi de 8444 kilomètres sans brûler une quantité énorme de carburant. Si j'aimerais un jour refaire un voyage de ce genre (en y incluant l'Afrique du Sud et ses parcs), je dois admettre que j'ai fort probablement fait plus de tort que de bien à ces régions fortement affectées par les changements climatiques, bien qu'elles puissent dépendre, jusqu'à un certain point, du tourisme mondial.

  
  

• Avoir une nalgène (et autres) pour les besoins nocturnes n'est pas une option, mais une nécessité. Ce constat est d'autant plus vrai qu'un touriste local est mort la semaine dernière dans le Nord-Est de la Namibie, dans le parc de la Skeleton Coast. L'ironie voulant que ce touriste de Windhoek, victime d'une lionne qui l'attendait à la sortie de sa tente, s'engageait dans la protection des lions du désert namibien (dont le nombre demeure plutôt bas). Bref, je suis heureux de ne pas avoir fait comme ces touristes des campements voisins (lors de notre séjour à Khwai) qui allaient, la nuit tombée et avec une idiote légèreté, vers le lieux d'ablutions. Avec le recul, ce genre de comportement m'apparaît encore plus irresponsable qu'il m'apparaissait il y a de cela trois semaines.

  
  

• Les touristes sont souvent des cons. Entre des français faisant le tour du continent africain tout en embrassant les stéréotypes racistes des africains ne voulant que leur argents, aux néerlandais qui croyaient pouvoir résumer l'Afrique entière à la corruption qu'ils ont vus au Zimbabwe, en passant par une touriste s'insurgeant du manque de Cinzano blanc, les exemples ne manquent pas. Si plusieurs touristes ne sont pas de cet acabit, trop le sont. Et, franchement, je n'ai pas besoin de lire un autre commentaire archi négatif sur le campement d'Okaukuejo, alors qu'il s'agit, en toute honnêteté, d'un des sites les plus réussis que j'aie pu voir.

  
  

• J'ai beaucoup aimé vous avoir comme lecteurs. Savoir que parents et amis nous suivaient aura été un plaisir et une source de motivation additionelle. Bref, merci.

  
  

  Le prochain ajout de blog sera fait depuis Montréal, alors que j'aurai plus de temps et de ressources pour trier et traiter les trop nombreuses photos prises !